À lire sans modération
CHAIR ET AME de Blanche Martire, éditions Fabert
Entretien avec Blanche Martire
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Blanche Martire : ils sont influencés par les modèles de virilité qui leur donnent justement
le rôle de l'agresseur légitime ( il faut coucher pour être un mec, un
vrai, avoir du pouvoir, et les filles sont des poupées sexy). En cela,
on ne peut pas dire que les garçons soient victimes, mais qu'ils sont
aussi touchés par des stéréotypes de genre.
Parentado : Est-ce que ce livre donne des pistes aux jeunes filles pour s'en sortir ou du moins en parler ?
Blanche Martire : Non, c'est une sensibilisation et une dénonciation. La solution c'est
qu'il n'y ait plus de déni de la part des adultes, des associations, des
éducateurs... Boycotter les pubs sexistes et la société de consommation
aussi. Il y a des sources à la fin du livre, notamment les ressources de
l'association québecoise Y des femmes de Montréal, qui donne un guide
dédié aux parents contre l'hypersexualisation.
Parentado : Merci beaucoup et en espérant que ce livre a eu et va avoir des échos. As-tu d'autres projets ?
Blanche Martire : J'ai écrit un manuscrit qui s'appelle Lilly et le labyrinthe, sur la
vision du monde d'une petite fille. C'est une critique littéraire qui m'
a aidée à le retravailler, elle m'aide à changer d'éditeur pour en avoir
un plus littéraire... En parallèle, j'écris une dystopie où la tyrannie
de la performance règne et où les personnes en situation de handicap
sont jugées comme inférieures.
Parentado : Merci, hâte de te lire encore et continue à lutter avec tes mots !
La critique de Parentado :
J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre. Ce qui m'a le plus
parlé est la fiction inventée avec les filles. On voit bien
comment quelques-unes glissent et se perdent. Blanche Martire est très forte pour
l'écriture de fiction. On rentre complètement dedans.
Je suis même
frustrée de ne pas les connaître plus avec leur parcours de jeunes
adultes. L'auteur a une belle réflexion aussi sur leur entourage familial et
le manque de confiance qu'elles peuvent vivre.
J'ai relevé quelques passages forts, p45 la réflexion sur le verbe avoir est pertinente. C'est bien écrit.
Blanche Martire décrit bien l'univers du collège p58 et 59 avec son aspect déshumanisant.
P 66, Elle arrive à nous faire partager le malaise, voir le sentiment de viol avec la nourriture dans la famille d'Aurore.
On s'attache beaucoup à Julie qui cherche et ne trouve pas.
J'aime
la P 157 et notamment l'envie de remonter à la surface et la volonté
de ne plus être un être de papier.
Je vous invite également à lire le livre précédent contre le harcèlement scolaire, de Blanche Martire chez le même éditeur, intitulé : Et il me dit : pourquoi tu rigoles jamais Blanche ?
Merci Blanche 👏
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